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Les clés pour comprendre la ville de demain
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Julien Drouaud : Nous sommes un opérateur immobilier global qui inscrit son action sur le temps long. Cette volonté de porter des projets au long cours s’incarne précisément dans nos opérations de transformation d’actifs de bureaux en logements. Nous avons acquis dans les années 2000 différents bâtiments en Ile-de-France comme en région, dont la vocation tertiaire historique ne s’avère plus pertinente aujourd’hui. C’est leur mutation urbaine que nous souhaitons accompagner.
Benoît Fragu : Nous ne sommes pas une foncière qui va laisser derrière elle une friche industrielle parce qu’une activité cesse, la vendre à un promoteur puis s’en aller. Bien au contraire : nous voulons mener une réflexion approfondie sur ce bâti. Comment pouvons-nous reconfigurer ces territoires ? Comment livrer des opérations qui, in fine, soient en accord avec nos valeurs et nous ressemblent ? Tout cela est profondément ancré dans notre ADN : nous souhaitons écrire l’histoire de ces bâtiments jusqu’au bout.
Julien Drouaud : C’est justement notre ancrage dans les territoires sur le long terme qui nous permet de nous définir ainsi. Nous sommes un opérateur multiproduits (tertiaire, hôtellerie, résidentiel…) qui est identifié par les acteurs locaux. Nous nous impliquons dans les espaces urbains où nous sommes présents, nous participons à la vie économique des territoires. A Bordeaux, par exemple, Covivio est un vrai animateur de la Cité numérique, écosystème de start-up. Nous développons dans le même temps une fine connaissance des zones géographiques où nous possédons des actifs. Cela nous donne la possibilité de nous inscrire au mieux dans la nouvelle dynamique urbaine et de porter un projet en phase avec l’intérêt public et les attentes des territoires.
Benoît Fragu : Être un véritable acteur local, c’est avoir la capacité de comprendre les besoins du territoire et de les accompagner. Dans le cadre du projet résidentiel Noème, à Bordeaux, qui comptera à terme 750 logements dont 427 logements familiaux, nous avons ainsi œuvré à la création d’une crèche, de maisons Simon de Cyrène à destination des personnes souffrant de handicaps et de programmes multigénérationnels. Notre présence au plus près du terrain nous permet également d’identifier, dans un projet, des infrastructures pouvant servir la collectivité. C’est le cas par exemple à Rueil-Malmaison où des bureaux doivent être transformés en un espace résidentiel. Nous avons conservé un auditorium qui avait jusqu’alors un usage professionnel et suggéré qu’il ait dans le futur une nouvelle destination profitable au plus grand nombre (théâtre, cinéma de quartier…). De quoi renforcer l’intérêt du projet.
Julien Drouaud: Nous menons un travail en lien étroit avec les collectivités et leurs élus. Lorsque nous présentons les projets, nous devons parfois convaincre : certaines collectivités voudraient conserver leurs parcs de bureaux. De nombreuses analyses nous indiquent pourtant que des opérations de régénération urbaine, au profit de quartiers mixtes, sont nécessaires. A travers nos échanges, nous sommes donc force de proposition et nous cherchons à emporter l’adhésion des parties prenantes.
Benoît Fragu : Cela passe aussi par la prise en compte de certaines demandes des élus. Dans un des projets que nous avons mené, la collectivité concernée souhaitait qu’une partie des logements ait la forme d’une résidence seniors. Nous avons introduit cette volonté dans le cahier des charges pour la vente. Nous travaillons ainsi au bénéfice de la collectivité. Nous souhaitons bâtir une relation de confiance avec les élus. Ils sont d’ailleurs sensibles au fait que Covivio ne soit pas engagé dans une course à la densité et au mètre carré, mais bien au contraire accepte une dé-densification lors des conversions bureaux – logements. Nous souhaitons bien sûr valoriser nos terrains. Mais nous misons avant tout sur des projets vertueux, qui défendent l’intérêt collectif. Nous désartificialisons, nous œuvrons à la mixité sociale. Ce travail pour mener des opérations de qualité porte d’ailleurs ses fruits. Nous en avons pris la mesure à Bordeaux : notre projet Noème a continué d’être soutenu par la mairie au-delà du changement de majorité intervenu en 2020.